Venant de recevoir la Bolex D16 n°49 ainsi que sa cage Wooden Camera, il était grand temps d’aller la tester sur le terrain et voir ce que la “petite bestiole” avait dans le ventre.
C’est avec enthousiasme que j’ai contacté Julia Batinova et Robert Szuplewski, 2 comédiens de Genève, pour partir une nuit à l’aventure afin de réaliser un petit court-métrage improvisé et ainsi voir comment cette chère Bolex D16 allait s’en sortir en pleine nuit.
Sachant d’avance que son capteur 16mm CCD (aucun “rolling shutter”), balancé à 200 ISO de base (avec la possibilité de monter à 400 ISO), n’est pas connu pour sa sensibilité, je trouvais néanmoins intéressant de tester ses capacités de nuit sans aucun apport de lumière.
Je me suis donc dirigé vers des lieux qui disposaient d’une lumière d’appoint permettant de voir un minimum de choses à la caméra.
J’avais à ma disposition 2 petites optiques C-mount bien “vintages”. un 12.5mm, ouvrant à T1.4, équipant une vieille Bolex 16mm de l’époque ainsi qu’un 25mm, ouvrant à T1.4, ressemblant plus à un jouet en plastique qu’autre chose mais apportant des déformations intéressantes à l’image.
La Bolex D16 enregistre les données en CinemaDNG RAW en interne sur un disque SSD de 512gb. Pour le moment, nous avons le choix entre 2 résolutions, du Full HD 1920×1080 en 24fps (bientôt en 25 fps) et du 2K 2048×1152 en 24 fps uniquement.
Une chose importante à savoir est que les séquences d’images en DNG RAW pèsent très lourd (3mb par image), donc je ne conseille pas de laisser la caméra enregistrer dans le vide ! Et c’est sur ce point-là que la caméra est contradictoire car elle se définit comme une caméra de poing, style “run’n’gun”, capturant à la volée tout ce qui nous passe devant les mirettes, MAIS les fichiers que vous allez devoir traiter par la suite demandent du savoir-faire, de la rigueur, et surtout un maximum de place sur vos disques durs.
Pour rappel, cliquez ici pour voir les caractéristiques techniques de la caméra.
Je dois dire que j’ai été bluffé par le rendu des images lors de la post-prod, plus précisément lors de l’étalonnage.
Bien évidemment, je me suis concentré sur des lieux disposant d’un maximum de lumière, mais même lorsque je pensais que les images étaient trop sombres et irrécupérables (voir images ci-dessous), j’ai réussi à remonter considérablement les niveaux sans dégrader mes données et avec une séparation des couleurs très stable. De plus, le grain apparaissant lors de l’éclaircissement de l’image est fin, aléatoire et vraiment agréable, organique comme de la pellicule.
Une chose importante à savoir est que le viewfinder intégré à la caméra est plus “gadget” qu’autre chose avec sa résolution de 320×240. Il se révèle très pratique en utilisation légère de base, mais je conseille vivement de s’équiper d’un moniteur externe afin de bien cadrer et pouvoir faire son point correctement. Le moniteur TV Logic de 5,6” FullHD que nous avons à disposition est un compagnon idéal !
Nous disposons actuellement d’un rig épaule vraiment confortable incluant une baseplate Zacuto avec tiges de 15” et poignées, le tout contrebalancé avec la batterie Switronix dédié à la Bolex D16.
A savoir que nous allons bientôt recevoir la monture PL permettant d’utiliser tout notre parc d’optiques avec cette petite guerrière !
En définitive, je dirais que cette petite caméra est vraiment surprenante et très confortable à utiliser lorsqu’elle est bien équipée. Cependant, je pense qu’il faut savoir ce que l’on veut faire avec car tout le travail de post-production se révélera assez lourd par la suite.
Je la conseille vivement pour les courts-métrages et productions à petit budget qui veulent une image digitale organique qui possède une vraie personnalité.
En gros, n’hésitez pas une seconde à tourner avec car la petite Bolex D16 en a vraiment dans le ventre, même dans la nuit, à ma grande surprise ;-) !!!
Blaise Villars – Responsable Location